Le Centre national du microfilm et de la numérisation d’Espeyran est la première institution culturelle à avoir signé une convention d’obligation réelle environnementale, qui l’engage pour 50 ans à prendre en compte le vivant dans chacune de ses actions.
TRANSITION ÉCOLOGIQUE DE LA CULTURE – GUIDE D’ORIENTATION ET D’INSPIRATION – DÉCEMBRE 2023
Espeyran est un lieu étonnant ! Perdu entre Costières de Nîmes et Camargue gardoise ce domaine de l’Etat regroupe sur un petit périmètre l’ensemble des missions du ministère de la culture et il illustre parfaitement le savoir faire de l’ensemble des spécialistes du patrimoine. Comment en sommes nous arrivés là ?
Un décret du 19 février 1964, paru au Journal officiel du 21 février, entérinait la donation, faite au Ministère des Affaires culturelles, du château d’Espeyran, de son parc de 13 ha, de son mobilier et de ses collections ainsi que d’une réserve archéologique de 7 ha. Il affectait ce domaine, situé sur la commune de Saint-Gilles-du-Gard, à la Direction des Archives de France, qui aurait à y organiser un dépôt central de microfilms de sécurité.
Le Centre National du Microfilm et de la Numérisation occupe une place originale et spécifique dans le réseau des archives de France puisqu’il est le seul centre dédié à la conservation des supports microfilms et numériques de sauvegarde.
Entre 1973 et 2014 les archives nationales et les archives départementales ont déposé à Espeyran plus de 13 millions de mètres de master de microfilms et depuis 2006, plus de 400 To de données sont venues enrichir les fonds conservés. La bande magnétique LTO s’impose actuellement comme le support de stockage de sécurité le plus adapté et devient pour Espeyran le support de conservation d’images numériques patrimoniales de référence.
Une autre grande originalité du CNMN provient de son installation sur le domaine d’Espeyran et il assume la responsabilité des missions de conservation, de restauration et de valorisation de ce remarquable patrimoine régional. Depuis 2006, en partenariat étroit avec la DRAC-Occitanie, ces différentes missions ont trouvé un nouveau souffle et une belle énergie. Un vaste chantier d’extension des protections, de restauration et de mise aux normes pour l’ouverture aux publics a été lancé alors qu’en parallèle un projet de valorisation se mettait en place, conduit par un comité de pilotage composé d’acteurs culturels départementaux et régionaux.
L’association des responsabilités et des compétences entre les Archives de France et la DRAC-Occitanie ainsi que le partenariat, avec des structures culturelles spécialisées, des acteurs de l’éducation, des acteurs locaux s’avère ainsi essentiel dans la démarche de valorisation. Dès l’origine, l’inscription du château d’Espeyran dans un projet éducatif apparaît comme une évidence et il est mis au cœur du projet d’ouverture et de valorisation. Il fallait œuvrer pour faire du domaine d’Espeyran un lieu de ressources scientifiques, artistiques, culturelles, historiques et construire avec les scientifiques, les centres sociaux et culturels et les établissements scolaires des programmes d’éducation et de découverte de ce patrimoine remarquable.
Chaque année, en moyenne 4500 personnes (pour l’essentiel des enfants) sont accueillis sur le site d’Espeyran dans le cadre d’opérations nationales ou locales (C’est mon patrimoine, la Nuit des Musées, Rendez-vous aux jardins, Journées Européennes du Patrimoine, résidence d’artistes, soirée des contes, etc) ou lors d’ateliers pour les scolaires.
L’obtention en 2013 du nouveau label national « Maisons des Illustres » vient très justement récompenser ces dernières années d’efforts pour l’éducation artistique et culturelle. De nouvelles conventions d’objectifs avec les partenaires institutionnels inscrivent durablement le projet sur le territoire nîmois.